Depuis quelques années, nous avons constaté une augmentation du nombre d’étudiants ayant recours à de l’aide alimentaire. La pandémie et l’inflation touchent grandement cette population jeune et souvent précaire qui peine à subvenir à ses besoins. Selon le Bilan-Faim 2022, un sondage auquel participent les banques alimentaires membres de Banques alimentaires Canada (BAC), il y a une diversification des personnes touchées par l’insécurité alimentaire et les étudiants en font partie.
Nous avons rencontré Lily Truchon, Coordonnatrice aux opérations pour la Sphère de services, l’un de nos organismes accrédités pour nous parler de la situation actuelle que vivent les étudiants bénéficiaires d’aide alimentaire.
Qu’est-ce que la Sphère de service et le Bac alimentaire de AEESG UQAM?
La Sphère de services est un organisme mandaté par l’Association étudiante de l’École des Sciences de la Gestion (AéESG) de l’UQAM afin d’offrir différents services aux étudiants.
Le Bac alimentaire est le service d’aide alimentaire offert aux étudiants qui sont dans le besoin. Nous proposons également d’autres services comme le Salon G (un café étudiant), le Salon des cycles supérieurs, la Halte-garderie ainsi qu’un service de Tutorat.
Qu’elle est la réalité des étudiants qui ont recours à l’aide alimentaire?
La plupart des étudiants à qui nous venons en aide habitent en colocation pour éviter de payer trop cher leur loyer. Plus de 70% de ces étudiants ont un revenu annuel inférieur à 10 000$. D’après les commentaires que nous recevons, certains étudiants ont un salaire qui leur suffit à peine à terminer le mois, alors que d’autres sont en stage non-rémunéré ce qui les empêche de travailler suffisamment. D’autres sont des nouveaux arrivants qui doivent payer des frais de scolarité importants et qui ont peu de revenus.
La réalité est que chaque étudiant a une situation particulière et pour plusieurs, se nourrir adéquatement est un réel défi. Le Bac alimentaire leur donne donc un gros coup de main!
Est-ce que la demande est en augmentation ? Combien d’étudiants desservez-vous sur une base régulière?
Présentement nous servons environ 200 étudiants par semaine. Étant donné l’augmentation du coût de la vie, nous présumons que la demande ne fera qu’augmenter prochainement.
Comment entrevoyez-vous l’avenir au sujet de l’insécurité alimentaire chez les étudiants?
Nous croyons qu’il faudra des investissements importants afin de permettre aux organismes comme le nôtre de continuer à offrir des services de première nécessité aux étudiants. Nous nous attendons également à une implication plus importante de notre propre université, particulièrement pour ce service. Tout étudiant qui ne mange pas convenablement met à risque non seulement sa santé physique et mentale, mais aussi ses études. Notre objectif est donc de soulager le stress de la précarité alimentaire que vivent les étudiants et ainsi leur permettre de se concentrer sur leurs études. Bien sûr, dans un monde idéal, nous n’aurions pas besoin d’offrir l’aide alimentaire mais les choses étant ce qu’elles sont, nous espérons être en mesure d’offrir le Bac alimentaire à un nombre plus élevé d’étudiants en difficulté.